L’histoire d’une chanson célèbre « Je cherche après Titine » (Film « Les temps modernes »)

Minuit passé. Il pleut sur la Butte. C’est un autre jour qui commence. Un petit homme monte vers le « Lapin Agile ». Si vous l’aviez vu un quart d’heure plus tôt, je gage que vous auriez été passablement surpris. Il sortait d’un de ces hôtels pour milliardaires, à cuisine internationale, où la chambre (avec salle de bain et petit salon) coûte mille francs par jour et le sourire du portier cinq louis. Une auto, allongée sur l’asphalte comme un lévrier ventre à terre, l’attendait devant le tambour. L’homme a fait un petit signe qui voulait dire non. Il est parti seul, à pied, regardant son ombre élastique courir devant lui ou le suivre à trois pas derrière. La pluie tambourine une petite chanson triste sur son chapeau melon.

L’homme arrive au « Lapin Agile ». La porte accueillante l’avale. Un sourire à Paulo qui fume sa pipe au comptoir. Un signe amical à Frédé. Une table, une chaise. L’homme s’assied et commande quelque chose. « C’est lui », murmure-t-on à droite et à gauche. Mais qui est il ? Je ne vois qu’un petit homme aux souliers ruisselants, les yeux perdus entre de longs cils que la lumière paraît blesser. Ses tempes grisonnent déjà, tandis que sa bouche, malgré un pli d’amertume, conserve une expression d’enfance. On dirait le sourire d’une petite fille courageuse qui a envie de pleurer mais qui retient son chagrin et ses larmes.

Bill-Bocket chante une de ses chansons préférées. Sorti du peuple comme elles, de ce peuple qui tire du plus profond de lui-même des paroles et des airs qu’on qualifie de naïfs parce qu’ils expriment simplement la poésie instinctive des âmes simples. Celui qui le comprend le mieux est le petit homme aux yeux tendres. Il l’accompagne en sifflotant les airs, en les pianotant de ses doigts féminins sur la coiffe sonore de son chapeau melon. Il oublie tout ce qui n’est pas cette musique. Les autres spectateurs sont partis. Les deux derniers s’en vont. On met les volets… L’étranger ne part point. Les chansonniers, Bill, Fredé, Paulo viennent lui serrer la main, boire avec lui. Il prend le violon de Fredé. Il joue du Josquin des Près, du Couperin, du jazz ; il imite les miaulements des chats de gouttières, les grincements d’une auto fatiguée, les glapissements d’une concierge qui réclame en vain — pour la dix-septième fois — le loyer d’une chambre meublée. Avec une vieille écharpe, un pardessus et sa canne, il représente à lui tout seul une course de taureaux, le toréador, la bête, les belles spectatrices, les chevaux, la foule. Il se multiplie, se dédouble, se détriple, change dix fois de peau en cinq minutes. Et voici, tout à coup, une expression qui ne trompe pas, une façon de marcher, un sourire qui dénoncent leur homme. C’est lui ! Charlie Chaplin. La légende veut que ce soit là que Chaplin entendit la chanson – Je cherche après Titine – qu’il contribua à populariser en la chantant dans son film Les Temps modernes.

Le vignoble de Montmartre

Montmartre est moins connue pour son vin, et pourtant, la butte abrite une petite parcelle de vignes, l’unique vignoble de la ville de Paris ! Chaque année, ces vignes produisent le « Clos-Montmartre » ! Après la récolte, Montmartre célèbre tous les ans en Octobre la Fête des Vendanges, grande fête populaire et folklorique avec au programme un grand bal, des stands de nourriture à la bonne franquette, et un superbe feu d’artifice devant le Sacré-Cœur !

Les peintres célèbres du quartier et le Bateau-Lavoir.

Bien avant d’être un quartier de Paris, Montmartre fut un petit village aux portes de la Capitale. Bon marché à cette époque, la butte était alors habitée par de nombreux artistes ! Rendez-vous sur la place Émile-Goudeau pour aller admirer la façade du Bateau-Lavoir, ancien atelier où vécurent de nombreux artistes : Max Jacob, Modigliani, Kees Van Dongen … et Pablo Picasso, qui y réalisa une de ses peintures les plus célèbres et controversées, Les Demoiselles d’Avignon. Située place Émile-Goudeau, cette ancienne fabrique de pianos est également l’ancien atelier d’illustres peintres tels que Picasso, Matisse ou encore Modigliani. Afin de vous transporter toujours davantage, des illustrations s’allument dans la vitrine de la fabrique et racontent l’histoire du lieu.

Dernières Actualités : Tout semblait réuni pour une grande vente ce jour de mars 2021. Sotheby’s avait annoncé le matin que le musée Van Gogh, à Amsterdam, venait de certifier l’authenticité de la toile de 1887 qui avait passé l’essentiel de sa vie dans une collection privée française. En quelques minutes, les enchères ont dépassé les estimations assez prudentes (entre 5 et 8 millions d’euros) pour cette scène de rue à Montmartre, dans laquelle se détache un moulin sur le ciel bleu-gris de Paris. C’est à coup de 50.000 euros qu’un acheteur de Londres et un autre de Hong Kong se sont disputé la toile pour atteindre 11,25 millions d’euros hors frais (soit 13.091.250 euros au total). Vendue au troisième coup de marteau pour le plus grand soulagement de la salle.

C’est l’un des derniers Van Gogh encore en mains privées, datant de sa période parisienne et montrant la Butte Montmartre sous un jour bucolique. Daté de 1887, peint pendant les deux courtes années que Vincent Van Gogh passa à Paris (chez son frère Théo, rue Lepic), cette Scène de rue à Montmartre représente le Moulin à poivre, l’un des moulins de la Galette, derrière des palissades, sur fond de ciel d’hiver bleu-gris. Au premier plan, un couple se promène et deux enfants jouent.

Profitons de nous rappeler que la Butte était à une époque des jardins potagers, ainsi Van Gogh lorsqu’il habitait rue Lepic a réalisé ce tableau qui caractérise l’ambiance du haut de la butte.

4 thoughts on “MONTMARTRE SECRETS

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